Bonjour! Désolé pour le long délai avant la publication de ce texte. Comme je l'ai déjà dit, j'ai eu des gros problèmes d'ordinateur, et toutes sortes de choses m'ont empêché de travailler mon texte. Le voici donc finalement!!
Le texte qui suit est une réflexion que j'ai eue cette semaine. Je ne prétends pas avoir les réponses à ma question, juste des pistes qui me semblaient intéressantes et que j'ai décidé de partager avec vous.
Depuis quelques temps, il me semble que j'entends souvent le même récit de maternité, surtout lorsqu'il est question de premiers bébés. Bien sûr, les événements changent, mais le fond reste le même: Un couple désire et attend un enfant, se croit prêt, pense que ça va changer leur vie, mais pas tant que ça. Ils se préparent comme tout le monde le fait, en lisant quelques livres qu'on trouve partout et vont accoucher à l'hôpital parce que c'est ce que tout le monde fait, et écoutent ce que le médecin dit sans se poser de questions et sont persuadés d'être bien préparés. Pourtant, le jour venu l'accouchement ne se passe pas comme prévu, et la lourde responsabilité que représente un nouveau-né et des relevailles difficiles sont reçus comme une gifle en plein visage. À mon avis, le problème ici est un mélange de facteurs qui modèlent notre perception de la maternité et lorsqu'on se rend compte que ce n'est pas aussi rose qu'on le croit, c'est vécu très difficilement.
En premier lieu, j'ai l'impression que l'image que la société se fait de la maternité est faussée et modèle nos perceptions. je m'explique. Ouvrez la télé ou l'internet, et regardez ce qui se fait comme publicités, comment c'est lorsqu'on voit une mère et son bébé. C'est (presque) toujours tout beau, tout rose, le bébé est souriant et heureux la mère sereine, souriante et en contrôle. La société idéalise la maternité mais néglige de mentionner à quel point ça peut être difficile. Est-ce qu'on voit des mères qui en arrachent à la télé? Des mères qui trouvent ça difficile, qui n'ont plus de temps pour elles, qui manquent de sommeil, qui ne se sont pas brossé les cheveux depuis deux jours? Non. Tout le contraire. Dans les émissions de télé, lorsqu'il y a un bébé, on dirait qu'il dort tout le temps, les parents passant leur temps à vivre autre chose, à sortir, à avoir une vie amoureuse et à recevoir des amis à souper. J'exagère, mais à peine. Les célébrités aussi, dont j'ai déjà parlé dans quelques articles, donnent une image idyllique de la maternité. Ouvrez n'importe quelle revue à potins pour voir des pages et des pages recouvertes de célébrités souriantes se promenant avec leur bébé. Et des articles à n'en plus finir ou celles-ci affirment être plus heureuses que jamais depuis l'arrivée de bébé, que tout se passe bien, que la maternité est la plus belle aventure de leur vie, le tout accompagné de magnifiques photos de la petite famille. Je n'essaie pas de dire qu'elles ne disent pas la vérité, plutôt que ce n'est pas tout le monde qui vit cela de la même façon.
Je crois que l'une des choses les plus difficiles est d'apprendre à vivre au jour le jour avec un bébé. Avant d'avoir des enfants, on a toujours des plans de faits des semaines en avance, des activités, des sorties, du travail, un calendrier chargé. On a un mode de vie qui n'arrête pas. Lorsqu'un bébé arrive, il faut apprendre à suivre son rythme, à vivre au jour le jour, à avoir tout et rien à faire en même temps. Tout parce qu'un bébé a besoin qu'on s'occupe de lui et il semble que toute la journée est occupée à répondre à ses besoins et à s'occuper de ce qu'il y a à faire dans la maison. Rien parce qu'il semble que rien d'autre ne se fait, que la journée n'a pas été «productive». Vivre avec la solitude est quelque chose de très difficile pour la majorité des femmes. Dans d'autres cultures, les femmes sont épaulées, vivent en groupe, s'entraident pour s'occuper des enfants. Ici, on a beau sortir avec bébé de temps en temps, on se retrouve souvent seule dans une maison vide à s'occuper d'un bébé. C'est très difficile à accepter lorsqu'on a eu une vie bien chargée avant la naissance. Un truc qui me vient en tête pour aider à se préparer à cette réalité serait de commencer à ralentir son rythme de vie dès le début de la grossesse. Pas de s'arrêter complètement, mais juste de commencer à donner une place au bébé, à vivre au fil des jours pour que le changement de rythme de vie à la naissance ne vienne pas comme un trop gros choc.
Je trouve aussi qu'il y a une grande banalisation de la maternité qui pourrait contribuer à cette déception. Des réflexions du genre: «on accouche depuis la nuit des temps, pourquoi j'aurais besoin de me préparer, no big deal, ça va venir tout seul, etc». Ce n'est pas parce que plein de femmes l'on fait avant nous que ça va être facile. Un bébé ça vient sans mode d'emploi et c'est plus difficile pour certaines personnes que pour d'autres de s'adapter. Arrêtons de banaliser la maternité.
C'est un gros défi de devenir mère. Ça prend du don de soi, de la patience, et beaucoup d'amour. Il faut apprendre à faire passer les besoins de quelqu'un d'autre avant les nôtres, et comme nous vivons dans un monde d'égocentriques, c'est souvent très difficile à accomplir. Et c'est très difficile d'admettre que c'est difficile. Dans notre société de performance, comment s'avouer qu'on en arrache, qu'on trouve ça exigeant? Il ne faut pas avoir peur de demander de l'aide, d'admettre qu'on est au bout du rouleau.
Aujourd'hui, on se prépare très bien du point de vue matériel à l'arrivée de bébé. On dépense des milliers de dollars pour avoir tous les accessoires et la maison prête pour son arrivée. On apprend comment changer une couche, comment donner un bain, comment allaiter. Mais en vérité, on a beau être prêts du point vue matériel, si psychologiquement on ne l'est pas, c'est là que ça va être difficile. D'ou l'importance de faire un travail psychologique et de se poser des questions même avant de concevoir. Posez-vous les questions suivantes: «Suis-je vraiment prête mentalement?» «Que représente la maternité pour moi?», «Est-ce que je suis capable de laisser tomber ma vie active pour m'adapter aux besoins de quelqu'un d'autre?», «Pourquoi est-ce que je veux faire un enfant?», «Qu'est-ce qui me fait peur, et qu'est-ce que je peux faire pour y remédier?».
Devenir mère est une magnifique aventure, mais il faut être prête et savoir à quoi s'attendre pour éviter la déception. Pour ma part, j'ai bien hâte de voir comment ça va se passer lorsque mon tour viendra!
À la prochaine!
source de la photo: http://www.lemauricien.com/article/baby-blues-50-80-des-accouchees-concernees
Le texte qui suit est une réflexion que j'ai eue cette semaine. Je ne prétends pas avoir les réponses à ma question, juste des pistes qui me semblaient intéressantes et que j'ai décidé de partager avec vous.
Depuis quelques temps, il me semble que j'entends souvent le même récit de maternité, surtout lorsqu'il est question de premiers bébés. Bien sûr, les événements changent, mais le fond reste le même: Un couple désire et attend un enfant, se croit prêt, pense que ça va changer leur vie, mais pas tant que ça. Ils se préparent comme tout le monde le fait, en lisant quelques livres qu'on trouve partout et vont accoucher à l'hôpital parce que c'est ce que tout le monde fait, et écoutent ce que le médecin dit sans se poser de questions et sont persuadés d'être bien préparés. Pourtant, le jour venu l'accouchement ne se passe pas comme prévu, et la lourde responsabilité que représente un nouveau-né et des relevailles difficiles sont reçus comme une gifle en plein visage. À mon avis, le problème ici est un mélange de facteurs qui modèlent notre perception de la maternité et lorsqu'on se rend compte que ce n'est pas aussi rose qu'on le croit, c'est vécu très difficilement.
En premier lieu, j'ai l'impression que l'image que la société se fait de la maternité est faussée et modèle nos perceptions. je m'explique. Ouvrez la télé ou l'internet, et regardez ce qui se fait comme publicités, comment c'est lorsqu'on voit une mère et son bébé. C'est (presque) toujours tout beau, tout rose, le bébé est souriant et heureux la mère sereine, souriante et en contrôle. La société idéalise la maternité mais néglige de mentionner à quel point ça peut être difficile. Est-ce qu'on voit des mères qui en arrachent à la télé? Des mères qui trouvent ça difficile, qui n'ont plus de temps pour elles, qui manquent de sommeil, qui ne se sont pas brossé les cheveux depuis deux jours? Non. Tout le contraire. Dans les émissions de télé, lorsqu'il y a un bébé, on dirait qu'il dort tout le temps, les parents passant leur temps à vivre autre chose, à sortir, à avoir une vie amoureuse et à recevoir des amis à souper. J'exagère, mais à peine. Les célébrités aussi, dont j'ai déjà parlé dans quelques articles, donnent une image idyllique de la maternité. Ouvrez n'importe quelle revue à potins pour voir des pages et des pages recouvertes de célébrités souriantes se promenant avec leur bébé. Et des articles à n'en plus finir ou celles-ci affirment être plus heureuses que jamais depuis l'arrivée de bébé, que tout se passe bien, que la maternité est la plus belle aventure de leur vie, le tout accompagné de magnifiques photos de la petite famille. Je n'essaie pas de dire qu'elles ne disent pas la vérité, plutôt que ce n'est pas tout le monde qui vit cela de la même façon.
Je crois que l'une des choses les plus difficiles est d'apprendre à vivre au jour le jour avec un bébé. Avant d'avoir des enfants, on a toujours des plans de faits des semaines en avance, des activités, des sorties, du travail, un calendrier chargé. On a un mode de vie qui n'arrête pas. Lorsqu'un bébé arrive, il faut apprendre à suivre son rythme, à vivre au jour le jour, à avoir tout et rien à faire en même temps. Tout parce qu'un bébé a besoin qu'on s'occupe de lui et il semble que toute la journée est occupée à répondre à ses besoins et à s'occuper de ce qu'il y a à faire dans la maison. Rien parce qu'il semble que rien d'autre ne se fait, que la journée n'a pas été «productive». Vivre avec la solitude est quelque chose de très difficile pour la majorité des femmes. Dans d'autres cultures, les femmes sont épaulées, vivent en groupe, s'entraident pour s'occuper des enfants. Ici, on a beau sortir avec bébé de temps en temps, on se retrouve souvent seule dans une maison vide à s'occuper d'un bébé. C'est très difficile à accepter lorsqu'on a eu une vie bien chargée avant la naissance. Un truc qui me vient en tête pour aider à se préparer à cette réalité serait de commencer à ralentir son rythme de vie dès le début de la grossesse. Pas de s'arrêter complètement, mais juste de commencer à donner une place au bébé, à vivre au fil des jours pour que le changement de rythme de vie à la naissance ne vienne pas comme un trop gros choc.
Je trouve aussi qu'il y a une grande banalisation de la maternité qui pourrait contribuer à cette déception. Des réflexions du genre: «on accouche depuis la nuit des temps, pourquoi j'aurais besoin de me préparer, no big deal, ça va venir tout seul, etc». Ce n'est pas parce que plein de femmes l'on fait avant nous que ça va être facile. Un bébé ça vient sans mode d'emploi et c'est plus difficile pour certaines personnes que pour d'autres de s'adapter. Arrêtons de banaliser la maternité.
C'est un gros défi de devenir mère. Ça prend du don de soi, de la patience, et beaucoup d'amour. Il faut apprendre à faire passer les besoins de quelqu'un d'autre avant les nôtres, et comme nous vivons dans un monde d'égocentriques, c'est souvent très difficile à accomplir. Et c'est très difficile d'admettre que c'est difficile. Dans notre société de performance, comment s'avouer qu'on en arrache, qu'on trouve ça exigeant? Il ne faut pas avoir peur de demander de l'aide, d'admettre qu'on est au bout du rouleau.
Aujourd'hui, on se prépare très bien du point de vue matériel à l'arrivée de bébé. On dépense des milliers de dollars pour avoir tous les accessoires et la maison prête pour son arrivée. On apprend comment changer une couche, comment donner un bain, comment allaiter. Mais en vérité, on a beau être prêts du point vue matériel, si psychologiquement on ne l'est pas, c'est là que ça va être difficile. D'ou l'importance de faire un travail psychologique et de se poser des questions même avant de concevoir. Posez-vous les questions suivantes: «Suis-je vraiment prête mentalement?» «Que représente la maternité pour moi?», «Est-ce que je suis capable de laisser tomber ma vie active pour m'adapter aux besoins de quelqu'un d'autre?», «Pourquoi est-ce que je veux faire un enfant?», «Qu'est-ce qui me fait peur, et qu'est-ce que je peux faire pour y remédier?».
Devenir mère est une magnifique aventure, mais il faut être prête et savoir à quoi s'attendre pour éviter la déception. Pour ma part, j'ai bien hâte de voir comment ça va se passer lorsque mon tour viendra!
À la prochaine!
source de la photo: http://www.lemauricien.com/article/baby-blues-50-80-des-accouchees-concernees
Bonjour Laurie,
ReplyDeleteje suis en partie d'accord avec ton texte, mais je crois que la difficulté des nouvelles femmes est plus profonde que cela. Suite à la Renaissance européenne et au bouillonnement d'idées de ces années, c'est la pensée libérale de Locke et sa vision d'une société parfaite étant une société individualisme (chacun désirant son propre bien, ça sera la paix sur terre). Personnellement, je crois qu'une difficulté liée à la maternité du 21e siècle est l'isolement. Souvent, on s'attend à avoir de l'aide (famille, amis, conjoint...) et on se retrouve seulE.
Bonjour Cynthia,
ReplyDeleteJe suis entièrement d'accord avec toi. J'en parle un peu dans le texte, de la difficulté se retrouver seule, mais peut-être pas assez. Bon point, Merci!
Très intéressant comme article!!
ReplyDeleteje pense par contre que tu as oubliée une dimension assez importante: le changement physique. Là aussi les medias et les stars se relaient pour fausser la donne, toutes les pubs de mamans avec leurs bébés sont jolies, souriante, en talon haut souvent et super mince....
ça peut paraître superficiel de dire cela, et pourtant c'est juste très humain.. passer de jeune-femme mince, ferme, bien habillé, peut-être même coquette.. et juste après l'accouchement se retrouver avec un ventre qui pend (qui ne retrouvera jamais sa jolie fermeté d'avant), éventuellement des vergetures , un corps assez (voire carrément)flasque etc... Le corps change tellement! C'est très difficle à assumer d'autant plus qu'on n'a plus le temps d'y remedier, plus le temps de se pomponner, de faire un peu de sport, en plus les nuits difficiles et les relevailles difficiles rendent la mission "ravallement de façade" très compliquée... Du coup plus aucun de nos vieux vêtement ne nous va, obligé de se trouver des vêtements vite fait, pas trop cher, bref.. On ne ressemble plus à grand chose! ça prend parfois des années pour se ré-approprier son corps, alors pendant des années vive les complexes!! :-(
Oui c'est vrai, tu as absolument raison! J'avais déjà écrit un article sur l'influence des célébrités et des médias sur les choix entourant la maternité et sur l'image que les femmes se font de la nouvelles mère, pour ensuite se mettre un stress et être déçue de ne pas avoir retrouvé leur ''bikini body'' en deux semaines. Ça aurait été un bon point à mettre dans cet article aussi. C'est vraiment dommage qu'on fausse autant l'image de la jeune mère, parce que ça fait juste décourager ensuite les femmes lorsqu'elles se rendent compte que ce n'est pas aussi glamour qu'elles pensaient. Merci de me lire et merci pour ce commentaire très pertinent!!
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